Le Dô, la voie ou le chemin
Le Dô, la voie ou le chemin

Implication et progression sur la voie.

 

Il y a à peine 10 à 15 ans de cela, dans les années 95-2000 et les décennies précédentes, quelqu'un qui s'entrainait 2 fois par semaine
était quelqu'un qui n'était pas vraiment passionné.par son activité.
Les gens qui voulaient vraiment progresser s'entrainaient 3 à 4 fois par semaine et certains plus encore sans compter les weekend de stage,
l'entrainement personnel, les lectures associées à la discipline etc.
Dans la société actuelle ( à peine 15 ans plus tard), tout va toujours plus vite, si vous dites à un collègues de travail que vous vouez 2 soirées par
semaine à une activité extra pro, et extra familiale, vous aller être taxé rapidement d'être un grand passionné quelque peu décalé.
Et oui, aujourd'hui le maitre mot est "CONSOMMATION", nous consommons toujours plus, et de manière toujours plus varié; nous consommons du multimédia à outrance (musique, films, internet ), nous consommons
du loisir mais aussi du sport...et malheureusement, nous consommons aussi dans les arts martiaux qui sont censés apporter autre chose qu'un simple créneau ou l'on
se dépense, ou l'on s'évade...
La profusion de choix en terme d'activité, de disciplines possibles, est impressionnante. Dans les plus petites communes française on trouve des associations d'un peu tout,
du football à l'art floral en passant par de la poterie chinoise et autres yoga tibétain.
Le reflexe commun de nos jours est de "picorer" sans savourer...
tel un frigo rempli de bonne choses, on se laisse tenter à prendre un peu de tout, sans vraiment prendre le temps de sentir chaque met, d'en saisir la substance en bouche, le parfum,
sans essayer de comprendre comment il a été façonné, et pour finir sans en saisir véritablement le gout, la saveur.
 
Ce problème très "actuel" nait d'un manque cruel d'attention, ... On ne prête pas assez attention aux choses. On les survole, on picore, on effleure mais rien de très en profondeur.
 
Il faut impérativement être clair dans nos objectifs de pratique. et définir clairement ce que l'on souhaite afin de pouvoir se donner les moyens de progresser en direction de nos objectifs.
Mais quelque soit la pratique, la présence "assidue" aux cours est un minimum nécessaire et TRÈS INSUFFISANT pour notre progression.
Seulement voila, tout le monde a une vie, tout le monde a ses priorités et c'est bien normal. Le comble est l'argent qui, en grand maitre régisseur de tout les comportements
est la justification absolue : "je paye donc je fais comme je veux"... Un peu comme au restaurant ou on ne termine pas forcement son plat, mais ou on veut son dessert tout de même.
(eh oui, on a payé ! )
.
Dans les arts martiaux japonais, les Budo, il y a une véritable notion d'implication profonde. Une différence notable par rapport aux "divertissements", aux "loisirs", voir mêmes aux "sports".
 
Le DO, ou la voie en japonais... c'est ce qui exprime cette différence, ce petit quelque chose qui est censé former l'Homme, bien plus que sur des valeurs uniquement sociales (vie en communauté, partage,
notion de l'effort, esprit d'équipe etc.... ),
le DO implique celui qui s'y engage, car dans le cas contraire on en reste au niveau d'une pratique sportive, superficielle.
Est ce qu'un Samurai n'était Samurai que lors d'un combat en pleine bataille ? est ce qu'un artiste tel que Mozart n'était artiste qu'uniquement devant ses partitions ? (2 fois par semaines ?? ),
Quelqu'un a dit qu'il n'y avait pas de génies en ce bas monde, uniquement des gens qui s'entrainent 18 heures par jours...
 
La quête dans les arts martiaux n'est pas (à mon sens) de posséder un panel technique incroyable, ni d'avoir un coup de pied ravageur, mais bien d'ÊTRE...et de changer en profondeur
en s'impliquant sur la voie (le Dô) à travers une pratique corporelle martiale (ex: le Karaté-Dô).
Senseï Funakoshi disait que le Karaté est l'art des hommes vertueux, et il ajoutait que le karaté ne s'arrête pas à la porte du Dojo (lieu ou on pratique la voie).
sous entendant que nous devons "tendre" vers un état d'être plutôt que vers la possession de telle ou telle technique.
 
Mais pour être sur la voie, il faut bien commencer quelque part, et le dojo est ce quelque part, si toutefois on y va de manière assidue.
Bien évidement il faut faire au mieux en gérant ses priorités, mais trop de gens ne s'impliquent pas sérieusement, et sous prétexte de "payer" se réservent le droit ( indiscutable socialement)
de ne pas venir à l'entrainement.
Le bénévolat étant de mise dans nombre de dojo, que penser d'un instructeur qui ne viendrait que de temps en temps ?
Que penserait les élèves de leur instructeur ? seraient ils "compatissant" ?? (il doit avoir des priorités ? je comprends ..)
En répondant à cette question vous pouvez imaginez ce que ressent l'instructeur lorsque ses rangs ne sont jamais rempli des mêmes personnes.
 
Entendez bien ce conseil:  l'assiduité au cours est le minimum nécessaire mais TRÈS INSUFFISANT à votre progression.
 
l'implication est essentielle pour avancer et ce quelque soit la discipline. cultivez l'intérêt pour l'art que vous pratiqué, lisez, entrainez vous, posez vous des questions, testez, contestez mais intelligemment,
soyez des karatekas même lorsque vous n'êtes plus au Dojo.
 
    Oss
 
        Thierry Legros
        Instructeur à l'OKCV (Villers st Paul)

Une interview tres interessante de Minoru Akuzawa Senseï, fondateur d'une méthode de bujutsu: l'AUNKAÏ !. (interview issue de l'excellent site http://www.leotamaki.com/ )

 

La recherche de l'essence de la pratique est essentielle et cette interview l'illustre clairement. A méditer tres attentivement ! OSS

Une pratique à l'horizon limité
Aujourd'hui la pratique sportive ou martiale repose sur le développement de nos capacités physiques et techniques. Nous apprenons à affiner nos mouvements en augmentant notre force, notre rapidité et notre endurance. Une telle pratique ne nous offre malheureusement qu'un horizon limité et nous amène rapidement face à nos limites.

Quelle que soit la discipline, Judo, Karaté, Aïkido, Kendo, Iaïdo, Taï chi, etc… la pratique d'un débutant, celle d'un maître et celle d'un compétiteur sont fondamentalement les mêmes. Bien sûr les gestes du maître sont les plus précis et sa technique ne présente plus de failles tandis que ceux du compétiteur sont plus dynamiques et puissants. Les gestes ont été affinés et les qualités développées. Mais l'utilisation du corps est la même.

Et cette utilisation du corps ne permet pas au petit de battre le grand, au faible de vaincre le fort. Pour remédier à cela et permettre à chacun d'accéder à son quart d'heure de gloire les disciplines possédant un versant sportif ont créé des catégories de poids et d'âge.
Mais quel intérêt de pratiquer une technique qui ne nous permet éventuellement que de battre nos semblables et où notre efficacité ira en s'amenuisant?

Aujourd'hui où les duels et les batailles sont rares, le développement de capacités de combat n'est évidemment pas d'un intérêt vital. Ainsi du moment que la pratique procure délassement et distraction chacun peut être satisfait. Mais pas un bushi n'aurait mis sa vie dans les mains des voies martiales telles qu'elles sont pratiquées maintenant…



undefined Nakadai Tatsuya dans Ran de Kurosawa Akira


La véritable pratique martiale est un outil de survie. Elle doit permettre au souple de vaincre le dur, à son pratiquant de survivre dans des situations où il est surpassé par la force, le nombre, l'armement de ses adversaires. Il faut que le terme le plus faible d'une équation mathématique dépasse le plus fort, qu'un puisse vaincre dix.

Changer les fondements de l'utilisation du corps
Cela n'est possible qu'en changeant les fondements mêmes de l'utilisation du corps. Les hommes possèdent tous deux bras, deux jambes, une tête et un tronc. Chacun croit ainsi naturellement que les hommes étant semblables il n'existe qu'une manière de lever le bras, de marcher ou de respirer et que l'on peut pratiquer les voies martiales en utilisant le corps de la même manière qu'un joueur de tennis ou un sprinteur.
Les techniques martiales traditionnelles reposent sur des principes élaborés pendant des siècles par des hommes dont l'espérance de vie dépendait de leur capacité à combattre. L'instinct de survie leur a permis de découvrir le potentiel incroyable de l'homme et de l'utilisation de son corps et de son esprit.

Des principes d'utilisation du corps totalement différents ont vu le jour et certains guerriers ont pu faire preuves d'aptitudes extraordinaires. Ces exploits ne sont pas le fait de qualités surhumaines mais d'un travail lent, constant, et de siècles de recherche.


undefined Kuroda Tetsuzan


De nombreux principes ont été découverts, basés parfois sur des théories opposées mais permettant également d'atteindre une efficacité vitale. Alors que certaines écoles développaient la stabilité, la puissance et l'enracinement d'autres travaillaient la mobilité, la vitesse et la légèreté. Utilisant les muscles, les os, les tendons, les organes et l'esprit d'une manière nouvelle et plus efficace elles ouvraient des perspectives fantastiques et donnaient un outil précieux à leurs membres.

Certaines de ces théories ont été transmises de manière ininterrompue dans certaines écoles tandis que beaucoup d'autres ont été perdues. Aujourd'hui bien sûr il peut paraître futile de chercher et travailler ces principes. C'est oublier qu'ils permettaient bien plus que la victoire sur un adversaire. Ils permettaient de vivre mieux et plus longtemps.

Redécouverte de la richesse des pratiques traditionnelles
A la fin du 19ème siècle, au lendemain de la seconde guerre mondiale, et à la fin du 20ème siècle, le Japon est passé par plusieurs périodes de désintérêt pour ses propres voies martiales. Aujourd'hui pourtant l'archipel redécouvre avec intérêt la richesse incroyable de ses traditions.
Des pratiquants et chercheurs d'exception tels que Kono Yoshinori, Kuroda Tetsuzan ou Hino Akira sont sollicités de toute part pour leur capacité à améliorer l'utilisation du corps dans tous les domaines. Les magazines, émissions de télévision, livres, DVD et séminaires permettent au grand public de comprendre l'intérêt du patrimoine martial de leur pays et ses applications.


undefined Kono Yoshinori


Les danseurs, judokas, champions de base-ball, golf ou combat libre qui viennent consulter les maîtres Kono, Kuroda ou Hino ont compris cet enjeu et chacun dans son domaine a pu voir l'efficacité de l'utilisation du corps dans les voies martiales dans le développement de son propre potentiel. Tel sportif qui croyait sa carrière terminé en raison de son déclin physique parvient à retrouver son meilleur niveau, tel mèdecin intègre une manière plus efficace de bouger qui lui permet de mieux manipuler et soigner ses patients, tel chorégraphe voit son univers s'élargir subitement et la richesse de son univers se multiplier, tel jeune champion réussit enfin à atteindre les sommets… Et cela non pas en s'appuyant sur le développement de leurs capacités physiques mais en intégrant une nouvelle utilisation de leur corps.


undefined Hino Akira


L'utilisation actuelle habituelle nous limite et l'homme perd petit à petit le contrôle de sa propre enveloppe qui lui devient étrangère. Dans une société où nous avons de moins en moins d'efforts physiques à fournir il est plus que jamais nécessaire de réapprivoiser notre corps et d'apprendre à l'utiliser efficacement.

La respiration

Fondement de la santé, du bien-être, de l'équilibre.

Par Manuel GASTAMBIDE 

        Le fait d'accéder à une bonne respiration conditionne l'équilibre physiologique, psychique, mental et émotionnel de l'individu.

        Cette bonne respiration, au départ, est instinctive et automatique. Il suffit d'observer un bébé respirer pour s'en rendre compte. Mais elle est déviée de son idéal au fur et à mesure que le sujet se construit. Les traumatismes, petits et grands, s'inscrivent inconsciemment dans la structure de la respiration, comme dans celle du corps. Ils y laissent des traces qui perturbent le schéma respiratoire par l'installation de tensions, fragilisant du même coup la personne pour ses défis à venir. La prise de conscience de ces retenues respiratoires, au niveau physique, peut renvoyer aux causes psycho-émotionnelles du blocage. Dès lors, le sujet peut dépasser ces tensions et retrouver une respiration libre et fluide, fonctionnelle et économique.

 

LA RESPIRATION FONCTIONNELLE ET ÉCONOMIQUE

        Lorsqu'on évoque la respiration, on pense aux poumons. Or, si dans son aspect chimique d'échange gazeux, la respiration concerne effectivement la zone pulmonaire, sur le plan mécanique, elle mobilise le tronc dans son ensemble, de l'occiput au périnée, dans une synergie musculaire complexe.

        Le diaphragme est un muscle clé de la respiration.

        Divisant le tronc en deux à la hauteur des côtes inférieures, c'est un des muscles les plus puissants du corps. Il limite par le bas le volume pulmonaire et par le haut, le volume abdominal. Le mouvement du diaphragme est comparable à celui d'une coupole qui élève et abaisse le sommet de son dôme, en s'appuyant sur trois piliers : la colonne vertébrale, les côtes et le sternum.

        Dans le temps de l'inspiration, le diaphragme est actif. Il se contracte et le sommet de sa coupole descend. Cela entraîne :

- pour la poitrine, une augmentation du volume thoracique par le bas, créant une dépression qui provoque l'entrée de l'air dans les poumons.

- pour l'abdomen, un appui sur le volume (incompressible) abdominal qui, en se déformant, va gonfler le ventre et, dans une moindre mesure, le diaphragme pelvien et le bas du dos au niveau du carré des lombes.

        Le volume abdominal doit être complètement libre et détendu. Réciproquement, toute tension abdominale chronique empêche ou réduit la respiration physiologiquement normale. Et toute tension passagère la réduit momentanément.

        Dans le temps de l'expiration, le diaphragme est passif. Son dôme remonte sous l'effet de l'élasticité des poumons et de l'action des muscles du ventre. Cela entraîne :

- pour le thorax, une réduction du volume thoracique et une expulsion de l'air vicié hors des poumons.

- pour l'abdomen, un travail synergique de tous les muscles qui forment la surface du ballon abdominal à l'exception du diaphragme.

        Cette alternance rythmée est le mécanisme fondamental de la respiration. Tout obstacle à sa liberté est lié à des troubles physiologiques ou psychologiques. Ce mouvement entraîne toute la masse abdominale dans un flux et un reflux continuel, une succession de contractions et de relâchements. Ce brassage facilite et régularise les fonctions de digestions, d'assimilation et d'élimination. Le mécanisme de la respiration a donc un rôle non négligeable dans le fonctionnement du système digestif. Beaucoup de troubles de l'estomac ou des intestins sont en relation avec un mécanisme respiratoire bloqué ou insuffisant.

        Le mouvement des côtes prolonge la respiration diaphragmatique.

        Les côtes sont animées d'un mouvement coordonné à celui du diaphragme et qui contribue secondairement à l'augmentation du volume thoracique. Ce mouvement est réduit dans la respiration de repos mais devient plus ample quand un effort musculaire intense demande un approfondissement de la respiration. Et l'on retrouvera ici la même logique qui veut que des tensions musculaires peuvent tenir un rôle néfaste dans la respiration complète, en gênant ou en bloquant le mouvement des côtes.


        Description de la respiration complète.

        Nous pouvons considérer la respiration complète comme le résultat de l'alternance musculaire suivante :

- Dans l'inspiration, tension active du diaphragme et détente des muscles abdominaux et pelviens. Dans la continuité de ce mouvement, les muscles pectoraux et dorsaux vont ouvrir la cage thoracique, d'abord latéralement, puis vers le haut.

- Dans l'expiration, relâchement des élévateurs des côtes, tension active des muscles abdominaux et pelviens, repoussant vers le haut le diaphragme détendu. Puis, si l'expiration est forcée, contraction des muscles abaisseurs des côtes pour réduire encore le volume thoracique.

        Ce mouvement respiratoire trouve son maximum d'efficacité lorsque l'axe du corps est stable et en extension. Il doit se faire en prenant appui sur la colonne vertébrale, et non sur le sternum comme cela arrive parfois. La fixation équilibrée de la colonne dorsale donne les points fixes à partir desquels les muscles respiratoires peuvent agir. Réciproquement, une respiration normale et complète est impossible dans un corps dont l'axe est chroniquement déformé.

 

LA SUITE...

SENSEÏ / SEMPAÏ / KOHAÏ

Otsuka Senseï et G.Funakoshi Senseï
Otsuka Senseï et G.Funakoshi Senseï
Le Senseï est celui qui enseigne, celui qui guide, il est censé (sans jeu de mot) détenir des connaissances et avoir intégré
la façon de les transmettre.
La relation Senpaï (ou sempaï) / Kohaï est quant à elle tres marquée dans les arts martiaux japonais (les Budô).

Le caractère utilisé pour écrire Sen (先) signifie "avant", et celui qu'on utilise pour le Ko (後) de kohai signifie "après"
Le sempaï est donc celui qui était là avant, celui qui a "plus d'expérience", de vécu que le kohaï, dans la pratique de l'art étudié. 
Son devoir est de guider le ou les kohaï sur la voie, de faire le lien entre eux (les Kohaï) et le Senseï et de leur apporter l'expérience qu'il a aquit "avant" eux.
Il n'y a aucune idée de supériorité même si dans les faits, tres souvent le ou les sempaï s'avèrent plus "efficaces" que leur Kohaï.
Les sempaï se doivent de respecter les kohaï qui de par leurs présences perpetuent l'école, et leur permettent de continuer à progresser,
Au sein du dojo, nous sommes tous à la fois Sempaï ET Kohaï, Sempaï pour les élèves arrivés apres nous, et kohaï au regard des anciens.
Cette relation prise au sens noble doit renforcer voire créer l'idée de filiation, chère à nos écoles traditionnelles.
Un sempaï reste toujours un sempaï même si un beau jour le kohaï le "dépasse" de part ses qualités martiales ou de part son niveau
chèrement acquit, le sempaï restera celui qui etait là avant et qui l'a guidé sur le chemin.
Le Kohaï se doit bien évidement de respecter ses ainés. C'est une regle de bienséance et de savoir vivre, qui est, il est vrai quelque peu
accentuée dans le domaine des arts martiaux traditionnels.
 
   Laissons parler Nobuyoshi Tamura (8e dan d'aïkido)
« Si l'esprit de gratitude [d'un senpai] envers un kohai s'exprime par cette seule pensée « Merci, de m'avoir permis de bien travailler aujourd'hui », le kohai sera heureux [;] de même si [le kōhai] remercie le sempai de son enseignement, [celui-ci] sera content. […] Il est grotesque d'avoir à dire « Respectez-moi car je suis votre sempai » […]. Le respect envers le sempai ne doit pas être provoqué, le kohai doit tout naturellement avoir envie de respecter le sempai. Le sempai, lui, prend soin du kohai car le kohai occupe la place qui est la sienne et mérite par là que l'on s'occupe de lui. »

L'esprit du débutant:

初心 Shoshin, l'esprit du débutant (à télécharger ici et encore merci au "tsubakiJournal" pour ses textes)


Les arts martiaux japonais sont intimement liés au Bouddhisme, au Shintoïsme, et dans une moindre mesure au Taoïsme et au Confucianisme. Un des concepts hérités du Bouddhisme est celui de shoshin, l'esprit du débutant.
Shoshin consiste à avoir l'attitude et l'état d'esprit de quelqu'un qui s'engage dans une pratique pour la première fois. Une attitude faite d'enthousiasme, de modestie, d'humilité et d'absence de préconceptions.


Moine pratiquant le zazen


Shoshin est très souvent illustré par une histoire de sagesse mettant aux prises un maître de zen et un étudiant. Il en existe plusieurs versions mais l'essence est celle-ci:
"Un célèbre maître de zen reçoit un jour la visite d'un homme qui déclare vouloir étudier avec lui. Le maître l'invite à boire le thé pendant que le visiteur lui expose son passé, lui décrit son cheminement spirituel, ses découvertes, ses réflexions et nomme les maîtres qu'il a côtoyés.
Le maître écoute patiemment et recommence à lui verser du thé dans sa tasse déjà pleine. Celle-ci se remplit à ras bord et finit par déborder, le thé coulant tout autour. L'élève s'écrit alors "Que faites-vous?! Ma tasse est déjà pleine!".
Et le maître lui répond "Comment voulez-vous qu'un enseignement pénètre votre esprit alors qu'il est déjà plein comme cette tasse?"


Tasse de thé...


Dans cette époque de rentrée il y aura comme chaque année dans tous les dojos d'anciens élèves qui reviendront et de nouveaux élèves qui arriveront. Il n'est pas facile même pour un débutant d'avoir le shoshin. Mais c'est encore plus difficile pour un ancien.

Un débutant arrive souvent avec des préconceptions liées à ce qu'on lui a raconté, ce qu'il a pu lire ou voir sur la voie dans laquelle il s'engage. A une époque où nous croulons sous les informations superficielles il aura des attentes et une vision de ce qu'il va étudier et de la façon dont se déroulera son apprentissage. La situation sera d'ailleurs exacerbée s'il possède une précédente expérience martiale, ou pire encore un vécu dans la même discipline.
Généralement un débutant se rend rapidement compte de l'écart qui sépare ce qu'il croyait deviner et ce qu'il découvre. Face à la réalité il décidera alors si il désire s'engager plus avant ou chercher un autre chemin.


Nara


Pour un ancien retrouver le shoshin est extrêmement difficile mais encore plus indispensable à sa progression. Les années passant on se familiarise naturellement avec la discipline que l'on étudie. L'environnement du dojo, les techniques, les rituels de la pratique tels que les saluts deviennent une habitude. De l'habitude naissent des automatismes. Ces automatismes nous permettent alors de pratiquer avec plus d'aisance et de facilité.
C'est là que la progression cesse souvent brutalement. Et l'on met parfois des mois, des années à s'en rendre compte. Certains se complaisant à ce stade n'en prendront parfois même jamais conscience. Il y en a parmi les anciens que l'on retrouve dans tout dojo. Habiles et impressionnants au premier abord, ils sont souvent des modèles auxquels on s'identifie. Mais les suivre peut-être dangereux car ils sont bloqués à une étape et que leur compréhension reste limitée. L'ancien qui se remet en question et cherche est un meilleur modèle, même s'il peut être moins flamboyant au premier abord…

L'aisance amène généralement l'orgueil. Et l'habitude nous amène en permanence à lier ce que l'on voit à ce que l'on connaît déjà. C'est la raison pour laquelle les élèves d'un maître sont souvent incapables de le suivre dans son évolution. Bloqués à une étape de sa pratique qu'ils maîtrisent ils ne saisissent pas les changements, le regardant aujourd'hui mais voyant ce qu'il faisait hier… Certains ne dépasseront jamais le stade de pratique qu'ils ont maîtrisé et continueront indéfiniment à peaufiner des techniques dans un travail intermédiaire sans passer à l'étape suivante.

Beaucoup ont ralenti ou cessé leur pratique durant les vacances estivales. De retour au dojo le premier réflexe est généralement d'essayer de retrouver ses marques, ses sensations. Je crois au contraire que c'est l'occasion de rechercher en soi le shoshin, l'esprit du débutant.
Il est difficile de se mettre en danger et l'homme cherche toujours la facilité et le confort. Imaginez que vous voyez pour la première fois le professeur ou l'expert qui est devant vous. Retrouvez l'attention que vous aviez lorsque vous avez commencé à pratiquer. Chassez toute pensée qui vous dira au premier geste que vous reconnaîtrez qu'il s'agit de telle ou telle technique. Luttez contre la croyance que vous savez faire. Oubliez ce que vous savez ou croyez savoir et commencez cette nouvelle saison avec un esprit neuf et ouvert.

En luttant contre notre orgueil et nos préconceptions au dojo nous pouvons développer une attitude positive qui nous aidera dans chaque domaine de notre vie. C'est ainsi qu'un travail concret sur la technique amènera des changements dans notre cœur et notre esprit. Le shoshin développe un esprit vierge de préjugés et une attention aiguisée qui nous permettent de voir les leçons qui s'offrent à nous à chaque instant…


Deshimaru Taisen

Soucre : TsubakiJournal (http://www.tsubakijournal.com/article-7310227.html)

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source :http://ainkarateshotokan.wordpress.com
FUNAKOSHI Yoshitaka Senseï
OBATA Isao Senseï
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HARADA Mitsusuke Senseï
HARADA Mitsusuke Senseï
 HIRONISHI Genshin Senseï
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                                  OSHIMA Tsutomu Senseï
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NISHIYAMA Hidetaka Senseï
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KASE Taiji SenseÏ
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NAKAYAMA Masatoshi Senseï
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SUGIURA Motokuni Senseï
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UEKI Masaaki Senseï
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KANAZAWA Hirokazu Senseï
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S.Miyazaki Senseï
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SHIRAI Hiroshi  Senseï
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ENOEDA Keinosuke Senseï
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YAHARA Mikio Senseï
YAHARA Mikio Senseï
ASAI Tetsuhiko Senseï
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ABE Keigo Senseï
ABE Keigo Senseï
 TANAKA Masahiko Senseï
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OSAKA Yoshiharu  Sensei
OSAKA Yoshiharu Sensei
IIDA Norihiko Sensei
IIDA Norihiko Sensei